Bonjour tout le monde!
Il y a quelques années maintenant, j'ai entendu parler d'un "mithraeum". L'info était très succincte mais avait suffisamment éveillée ma curiosité pour que je cherche à en savoir plus.
Du coup, j'avais creusé un peu et prise par mes recherches, j'avais fini par en faire un article sur lequel je viens de retomber.
Je l'ai relu et cela m'a rappelé le plaisir pris lors de mes recherches.
Je me suis donc dit qu'il pourrait être très intéressant de le mettre sur nos nouveaux Sentiers.
Mitra, « l’ami » en sanscrit ou Mithra en avestique est décrit dans les textes sacrés Veda et dans l’Avesta comme le dieu des contrats et de la solidarité.
Ce qui, à l'époque actuelle, est tout un symbole je trouve.
Le mithraïsme (parfois mithriacisme ou mithracisme) est un culte à mystères (comme celui de Cybèle par exemple), basé sur la transmission orale et un rituel d’initié à initié.
Ce culte est probablement apparu pendant le IIe siècle av. J.-C. dans la partie orientale de la Méditerranée (Mithra est une divinité indo-irannienne), d'où il s'est diffusé pendant les siècles suivants dans tout l'Empire romain puisqu’un grand nombre de sujets romains le pratiquait et, plus particulièrement, de soldats puisque dans les camps, Mithra était vénéré comme le dieu protecteur.
Les adorateurs de Mithra reconnaissaient donc une divinité unique manifestée par la lumière des astres, et, principalement, celle du Soleil.
C’était un culte très austère, les initiés étaient soumis à des épreuves puis baptisées par aspersion avec le sang d’un taureau sacrifié.
Le culte mithriaque se répandit dans la Haute Asie et en Asie Mineure, d’abord par les conquêtes de Darius puis par celles d’Alexandre ainsi que par les bouleversements suivant son décès.
Il s’introduisit en Egypte sous les Lagides.
D’après Plutarque, Pompée favorisa son expansion en vendant en tant qu’esclaves des prisonniers pris lors d’opérations destinées à débarrasser la Méditerranée des pirates de Cilicie, vers 647 av. JC. (ce qui ne devait pourtant pas être son but premier)
Le culte continua donc sa progression en Italie avec les guerres du Pont et, plus tard, grâce à sa forte implantation dans les armées romaines, il s’étendit dans toutes les provinces annexées (autour du Danube, en Germanie, en Thrace, en Dalmatie jusqu’en Gaule et en Hispanie).
Les informations, plutôt fragmentaires, qui existent sur le culte de Mithra concernant sa pratique sont principalement basées sur l'iconographie qui décorait les mithræa (les lieux de culte).
Il n’existe en effet pas de traces écrites de cette religion puisqu’elle était basée sur une transmission orale comme dit plus haut (pour ceux qui ont suivi).
Le lieu de culte:
Le culte de Mithra s'exerçait dans des temples nommés mithræa (au singulier, mithræum).
Ces endroits étaient au départ des grottes naturelles, et plus tard des constructions artificielles les imitant, obscures et dépourvues de fenêtres.
Ils étaient exigus, la plupart des mithræa ne pouvaient pas accueillir plus de quarante personnes.
Le symbolisme de la grotte y est réellement déterminant, contribuant à l'atmosphère mystérieuse de ce culte initiatique aussi bien qu'à l'attente de surnaturel qui la caractérise.
Ces sanctuaires étaient installés dans des lieux creusés dans le tuf ou imitant des cavités rocheuses naturelles, dans des constructions souterraines pré-existantes telles que des citernes, des cryptes, des entrepôts, des bains, des cryptoportiques, des chambres de stockage souterraines, d'anciennes tombes étrusques, mais aussi des habitations privées : comme vous pouvez le constater, les bâtiments modifiés pour servir de mithræum étaient donc d'origine très variée.
Malgré l'existence de caractéristiques communes, les mithraea montrent une grande variété d'aménagement et de décor dans l'Empire, résultat de l'adaptation locale du culte.
Sur les 58 mithraea reconnus par l'archéologie, seulement 14 sont des constructions ex novo (nouvelles) et la grande majorité de ces sanctuaires sont donc des édifices préexistants convertis au culte mithraïque.
Les nouvelles constructions sont presque toutes situées dans les provinces occidentales (Bretagne, Gaule, Germanie). En Italie, où on trouve la plus grande concentration de mithraea (25 sanctuaires), un seul est une construction ex novo.
On a pu découvrir des mithræa dans beaucoup de provinces de l'Empire romain.
Certains furent plus tard convertis en cryptes sous des églises chrétiennes.
Leur diffusion géographique dans l'Empire dépend des installations militaires et des casernes mais on connaît quelques exemples d'implantation sans rapport avec le contexte militaire, comme le site de Notre-Dame d'Avinionet à Mandelieu par exemple.
Ces sanctuaires représentaient une grotte qui renvoyait au mythe de Mithra tauroctone et symbolisait le cosmos (d’ailleurs leurs plafonds voûtés étaient très souvent ornés d’une reproduction de la voûte céleste).
Dans un mithræum, on pouvait distinguer trois parties : l’antichambre ou pronaos dans laquelle les participants revêtaient l’habit cultuel, le spelaeum qui était une grande salle rectangulaire décorée de peintures et de deux grandes banquettes disposées le long de chaque mur pour les repas sacrés et, enfin, le sanctuaire à proprement parlé, au fond de la grotte (du spelaeum), dans lequel se trouvait l’autel et l’image (soit une peinture, soit un bas-relief ou bien encore une statue) de Mithra donnant la mort au taureau.
L’aménagement du sanctuaire était complété par une petite fosse pour recueillir le sang du sacrifice et des récipients pour l’eau lustrale.
D’ailleurs, en 2010, un mithræum a été mis à jour près d’Angers si vous voulez voir précisément à quoi cela pouvait ressembler et ce qu'on pouvait y trouver, n'hésitez pas à aller voir sur le site de l'INRAP.
Le récit mythique:
Selon le récit que l'on a pu reconstruire à partir des images des mithraea et de quelques témoignages écrits, le mithriacisme repose sur une conception mythique de l’univers.
En effet, pour combattre le mal, présenté sous la forme d’une sécheresse qui détruit la vie, le dieu Mithra naquit d'une pierre (la petra generatrix) armé d’une torche et d’un glaive.
C’est à lui de veiller sur l’ordre du monde, d’assurer sa survie en luttant contre les esprits mauvais, en le sauvant de la sécheresse, de la soif, de la mort des troupeaux.
Il va en effet miraculeusement procurer de l’eau en faisant jaillir une source d’une paroi rocheuse. Il rencontre ensuite un taureau (le taureau primordial) paissant dans les montagnes, dont le sacrifice redonnera au monde sa force vitale. Il saisit donc le taureau par les cornes et le chevauche jusqu’à épuisement, à ce moment là le dieu l’attache par ses pattes arrières et le charge sur ses épaules : le voyage de Mithra avec le taureau sur ses épaules est appelé le transitus.
Quand Mithra arriva dans la grotte, un corbeau envoyé par le Soleil lui annonça qu'il devait faire un sacrifice, et le dieu, soumettant le taureau, lui enfonça le couteau dans le flanc.
La mise à mort du taureau attira alors un serpent et un chien qui burent le sang jaillissant de la plaie, tandis qu’un scorpion (parfois un crabe) pinça les testicules de l’animal pour en absorber la semence.
Le sang, comme la semence, sont des principes vitaux qui vont permettre la régénération du monde.
Une autre version dit que du blé sortit de la colonne vertébrale du taureau, et du vin de son sang. Sa semence, recueillie par la lune, produisit des animaux utiles aux hommes. Arrivèrent alors le chien qui mangea le grain, le scorpion qui serra les testicules du taureau avec ses pinces, et le serpent.
Ce récit a pour thème principal la fertilité, ce qui explique la large diffusion du culte durant toute l’Antiquité, même auprès de certains empereurs tels que Trajan, Commode, Constantin et Julien.
Cette victoire est célébrée par un grand banquet où sont présents le Soleil et Mithra. Ce dernier est devenu Sol invictus, Soleil à la fois invaincu et invincible, et monte vers le ciel en char solaire.
Dans l’iconographie, Mithra est souvent accompagné par des personnifications du Soleil et de la Lune ainsi que par les Dadophores (les porteurs de torches) : Cautès, placé à gauche, sous la représentation du Soleil, porte une torche levée et Cautopatès, à droite et sous la Lune, baisse la sienne vers le sol.
L’un est le soleil levant, l’autre, le soleil couchant et Mithra occupe la place intermédiaire.
Ces figures renvoient au déroulement du temps et rappellent l’importance de l’astrologie dans le culte.
Plutarque définissait d'ailleurs Mithra comme le médiateur entre lumière et ténèbres, entre Soleil et Lune, entre été et hiver.
Et, de même, les paysans des Georgiques de Virgile obéissaient sur terre à la volonté exprimée par les astres : pour tous, Mithra représentait l’ordre universel.
D’ailleurs, certaines peintures montrent Mithra transportant un rocher sur son dos, comme Atlas dans la mythologie grecque, et/ou vêtu d'une cape dont le côté intérieur représente le ciel étoilé.
Près d'un mithræum proche du Mur d'Hadrien, on trouva une statue de Mithra en bronze sortant d'un anneau zodiacal en forme d'œuf qui est aujourd'hui conservée à l'Université de Newcastle. Une inscription trouvée à Rome suggère que Mithra pourrait s'identifier au dieu primordial de l'orphisme, Phanès, qui surgit de l'œuf cosmique à l'origine du temps, engendrant l'univers.
Cette opinion est renforcée par un bas-relief du Musée d'Este, à Modène, où l'on voit Phanès surgissant d'un œuf, entouré des douze signes du Zodiaque, dans une image très similaire à celle conservée à Newcastle.
Une des images centrales du culte de Mithra est la « tauroctonie », qui représente le sacrifice rituel du taureau sacré par Mithra. Cette représentation présente des éléments iconographiques constants : Mithra apparaît coiffé du bonnet phrygien et regarde sa victime avec compassion ; incliné sur le taureau, il l'égorge avec un couteau de sacrifice, près du taureau se trouvent le scorpion, le serpent et le chien. Parfois apparaissent aussi un lion et une coupe. L'image est encadrée des deux porteurs de torches, Cautès et Cautopatès. La scène paraît située dans une espèce de grotte, qui peut être la représentation du mithræum lui-même ou la représentation du cosmos (suivant les interprétations).
Franz Cumont, auteur d'une étude sur la religion de Mithra, interprète cette image à la lumière de la mythologie iranienne.
Il relie l'image avec des textes qui se réfèrent au sacrifice (tauroctonie) d'un taureau par Ahriman, le dieu du mal ; des restes sanglants du taureau vont naître plus tard tous les êtres.
Selon l'hypothèse de Cumont, Mithra aurait été ensuite substitué à Ahriman dans le rapport mythique, et c'est sous cette forme qu'il serait arrivé en Méditerranée orientale.
David Ulansey, propose lui une explication radicalement différente de l'image de la tauroctonie, basée sur le symbolisme astrologique. Selon sa théorie, Mithra est un dieu si puissant qu'il est capable de transformer l'ordre même de l'Univers.
Le taureau serait donc le symbole de la constellation du Taureau. Au début de l'astrologie, en Mésopotamie, entre le 4000 et le 2000 av. J.-C., le Soleil était au niveau du Taureau pendant l'équinoxe de printemps. À cause de la précession des équinoxes, le Soleil se place durant l'équinoxe de printemps dans une constellation différente tous les 2160 ans à peu près, ainsi il passa dans le Bélier vers l'an 2000 av. J.-C., marquant la fin de l'ère astrologique du Taureau.
Le sacrifice du taureau par Mithra symboliserait ce changement causé, selon les croyants, par l'omniprésence de leur dieu. Cela expliquerait aussi les animaux qui figurent sur les images de la tauroctonie : le chien, le serpent, le corbeau, le scorpion, le lion, la coupe et le taureau qui s'interprètent en tant que constellations du Petit Chien, de l'Hydre, du Corbeau, du Scorpion, du Lion, Verseau et Taureau, toutes placées dans l'équateur céleste pendant l'ère du Taureau.
L'hypothèse expliquerait aussi la profusion d'images zodiacales dans l'iconographie mithraïque. La précession des équinoxes fut découverte et étudiée par l'astronome Hipparque au IIe siècle av. J.-C. ce qui correspond avec l’apparition du culte mithraïque.
Une autre interprétation considère que le sacrifice du taureau représente la libération de l'énergie de la Nature. Le serpent, comme dans le symbole de l'Ouroboros, serait une allusion au cycle de la vie, le chien représenterait l'Humanité, alimentant symboliquement le sacrifice, et le scorpion pourrait être le symbole de la victoire de la mort. Les deux compagnons de Mithra, Cautès et Cautopatès, représentant respectivement le lever et le coucher du soleil.
Pour les fidèles en tout cas, le sacrifice du taureau avait sans doute un caractère salutaire, et la participation aux mystères garantissait sûrement une sorte d'immortalité.
La fin symbolique de Mithra se termine par un grand banquet où Apollon va l’emmener sur son char: on peut donc en déduire qu'il apporte aux hommes l'espoir d'une vie au-delà de la mort, puisqu'il est accueilli au ciel par Apollon.
Rites et initiation:
Dans le culte de Mithra il existait sept niveaux d'initiation qui peuvent être mis en relation avec les sept planètes de l'astronomie de l'époque (la Lune, Mercure, Vénus, le Soleil, Mars, Jupiter et Saturne dans cet ordre) d'après l'interprétation de Joseph Campbell.
La majorité des membres arrivaient seulement au quatrième rang (Lion), et seulement quelques élus accédaient aux rangs supérieurs.
Les niveaux, connus grâce aux textes de saint Jérôme qui confirment certains écrits, étaient les suivants :
· Corax (« corbeau ») ;
· Cryphius (« occulte ») : d'autres auteurs interprètent ce rang comme Nymphus (« promis ») ;
· Miles (« soldat ») dont les attributs étaient la couronne et l'épée ;
· Leo (« lion ») : dans les rituels on présentait à Mithra les offrandes des sacrifices ;
· Perses (« Persan ») ;
· Heliodromus (« émissaire du soleil ») qui avait pour attributs la torche, le fouet et la couronne radiée (qui symbolise les rayons du Soleil) ;
· Pater (« père ») dont les attributs : le bonnet phrygien, le bâton et l'anneau, rappellent fortement ceux de l'évêque chrétien.
Il s'agit bien là d'une hiérarchie tout à fait caractéristique d'une organisation initiatique.
Les passages s'accompagnaient très certainement de la transmission de notions métaphysiques sous forme ésotérique.
Pendant les rites, les initiés portaient des vêtements aux couleurs vives et des masques d'animaux relatifs à leur niveau d'initiation comme le montrent les fresques du mithræum de Sainte Prisca sur l’Aventin.
Les femmes étaient exclues des mystères de Mithra mais il semble qu’il n’y avait pas d’âge pour les hommes et que des enfants y aient été admis.
La langue utilisée dans les rituels était le grec, mélangé à quelques formules en persan (très certainement incompréhensibles pour la majorité des fidèles), le latin s’y introduisit ensuite progressivement.
D’après l’iconographie mithraïque, il semble que le rôle principal du culte ait été un banquet rituel où l’on peut voir Mithra et Hélios (le Soleil) autour d’une table allongés sur la peau du taureau abattu. Cette scène peut encore une fois être rapprochée (d’une certaine manière) à l’eucharistie chrétienne.
Bien sûr, dans la plupart des traditions initiatiques, on retrouve ce type de réunion festive (l'agape par exemple).
Selon le témoignage du chrétien Justin, les aliments offerts durant le banquet étaient du pain et de l'eau; cependant les découvertes archéologiques montrent que c'était du pain et du vin, comme dans le rite chrétien.
Cette cérémonie se célébrait dans la partie centrale du mithræum dans laquelle deux banquettes parallèles offraient un espace suffisant pour que les fidèles puissent s’étendre, suivant la coutume romaine.
Les corax remplissaient la fonction de serveurs des nourritures sacrées. La nourriture prise lors de ces banquets permettait une régénération aussi bien physique que spirituelle.
Il est très probable que la cérémonie comprenait le sacrifice d’animaux et que le feu et l’eau y jouaient un rôle très important.
La statue du Tauroctone (la mise à mort du taureau) remplissait très certainement un rôle primordial dans les rites bien que celui-ci ne soit pas très clair aujourd’hui.
Dans certains mithraea on a découvert des piédestaux tournant permettant de montrer et/ ou de cacher l’image divine aux fidèles: les premiers effets spéciaux en somme!
Ces rites d’initiations s’appelaient sacramenta (sacrements).
L’un d’eux était un baptême par le sang de taureau : le taurobole, qui se pratiquait d’ailleurs dans d’autres religions orientales.
Il y avait également un baptême avec de l’eau pure et des onctions sur le front faites avec du miel.
On consacrait aussi, au moyen de formules, le pain et le vin qui étaient ensuite distribués aux fidèles. À chaque niveau d'initiation correspondait un rituel.
Grâce à Tertullien, on connaît celui de l'initiation du « Soldat » (Miles) : le candidat était « baptisé » (probablement par immersion), il était marqué au fer chaud et enfin on le mettait à l'essai avec le « rite de la couronne » (le néophyte devait laisser tomber la couronne dont on l'avait coiffé, en proclamant que c'était celle de Mithra).
Une autre épreuve de l’initiation était l’endurance au feu et au froid. L’adoption des nouveaux initiés se terminait par un serrement de main solennel avec le Pater et les autres initiés.
Les mystères de Mithra comportaient pour les candidats un décès fictif.
D’après l’Histoire Auguste, l’empereur Commode aurait souillé le culte par un vrai homicide (certainement à l’origine des rumeurs de sacrifices humains). Cette affirmation est cependant à prendre avec des pincettes vu l’hostilité des sénateurs envers leur empereur.
La naissance de Mithra était commémorée le 25 décembre (coïncidant à peu près avec le solstice d’hiver et présentant une autre similitude avec le christianisme, est-il utile de le préciser?)
Les 16 de chaque mois étaient sacrés également et les adeptes de Mithra louaient également le dimanche, jour du Soleil (nouvelle similitude avec le dimanche chrétien « jour du Seigneur »).
Le culte de Mithra et les empereurs romains:
Si le mithracisme n’est pas reconnu comme religion officielle à Rome, il va peu à peu se diffuser dans les sphères proches du pouvoir et bénéficier de la bienveillance des empereurs.
Néron (54-68) se fit initier aux mystères de Mithra. Trajan (98-117) pratiqua avec régularité son culte et Commode (180-192) fut également initié (mais à titre privé).
Sous Septime Sévère, à la fin du II ème siècle, une inscription atteste qu’un affranchi de la maison de l’empereur, la domus augustana, fut sacerdos invicti Mithrae (prêtre de Mithra l’invincible). Getta et Caracalla, les successeurs de Septime Sévère, furent eux aussi favorables à cette religion.
Cependant, même si le mithracisme bénéficie de l’intérêt de la maison impériale, il ne devient pas un culte public en tant que tel.
Certes Aurélien fait promouvoir le culte de Sol invictus et fait édifier un temple au Soleil sur le Champ de Mars, mais rien ne permet l’assimilation entre les cérémonies secrètes des adeptes de Mithra et ce culte solaire.
Il faudra attendre le tout début du IV ème siècle pour que Dioclétien, Galère et Licinius attribuent à Mithra le nom de fautor imperii sui (le protecteur de l’Empire).
Et encore, ce n’est pas à Rome mais à Carnuntum, capitale de la province de Pannonie. C’était une façon pour ces empereurs de s’assurer la fidélité des légions en mettant à l'honneur "leur" dieu.
La conversion de Constantin (306-337) au christianisme arrête un moment la croissance du culte de Mithra qui reprendra une force nouvelle lors du règne de Julien dit l’Apostat (361-363).
Enfin, l’édit de 391 sous l’empereur Théodose (379-395) interdit tous les cultes païens et les sacrifices sous peine de mort, tournant ainsi une page de l'Histoire.
Au Vème siècle, le mithracisme finit donc par disparaître avec tout le paganisme, non sans laisser de profondes traces dans l’esprit des populations.
Il est à noter cependant que le mithracisme est toujours pratiqué en Iran, ainsi qu’au sein de la société ésotérique zoroastrienne de la communauté de Bombay.
Les adeptes continuent donc à se transmettre les mystères depuis 2500 ans.
Voilà un résumé de ce que mes recherches m'ont permis de découvrir en 2010, maintenant, il y a encore beaucoup de choses à dire sur ce sujet: les similitudes avec le christianisme et les raisons de la "guerre" qui s'était développée entre les deux religions par exemple.
A voir si j'aurais le courage de me replonger dans le sujet pour en faire un autre article, qui complèterait celui-ci.
Sources:
Wikipédia, « Les initiés du culte de Mithra » (article paru dans le Histoire Antique et Médiévale de l’été 2010), site de l’INRAP, Musagora éducation, LAM
Il y a quelques années maintenant, j'ai entendu parler d'un "mithraeum". L'info était très succincte mais avait suffisamment éveillée ma curiosité pour que je cherche à en savoir plus.
Du coup, j'avais creusé un peu et prise par mes recherches, j'avais fini par en faire un article sur lequel je viens de retomber.
Je l'ai relu et cela m'a rappelé le plaisir pris lors de mes recherches.
Je me suis donc dit qu'il pourrait être très intéressant de le mettre sur nos nouveaux Sentiers.
Mitra, « l’ami » en sanscrit ou Mithra en avestique est décrit dans les textes sacrés Veda et dans l’Avesta comme le dieu des contrats et de la solidarité.
Ce qui, à l'époque actuelle, est tout un symbole je trouve.
Le mithraïsme (parfois mithriacisme ou mithracisme) est un culte à mystères (comme celui de Cybèle par exemple), basé sur la transmission orale et un rituel d’initié à initié.
Ce culte est probablement apparu pendant le IIe siècle av. J.-C. dans la partie orientale de la Méditerranée (Mithra est une divinité indo-irannienne), d'où il s'est diffusé pendant les siècles suivants dans tout l'Empire romain puisqu’un grand nombre de sujets romains le pratiquait et, plus particulièrement, de soldats puisque dans les camps, Mithra était vénéré comme le dieu protecteur.
Les adorateurs de Mithra reconnaissaient donc une divinité unique manifestée par la lumière des astres, et, principalement, celle du Soleil.
C’était un culte très austère, les initiés étaient soumis à des épreuves puis baptisées par aspersion avec le sang d’un taureau sacrifié.
Le culte mithriaque se répandit dans la Haute Asie et en Asie Mineure, d’abord par les conquêtes de Darius puis par celles d’Alexandre ainsi que par les bouleversements suivant son décès.
Il s’introduisit en Egypte sous les Lagides.
D’après Plutarque, Pompée favorisa son expansion en vendant en tant qu’esclaves des prisonniers pris lors d’opérations destinées à débarrasser la Méditerranée des pirates de Cilicie, vers 647 av. JC. (ce qui ne devait pourtant pas être son but premier)
Le culte continua donc sa progression en Italie avec les guerres du Pont et, plus tard, grâce à sa forte implantation dans les armées romaines, il s’étendit dans toutes les provinces annexées (autour du Danube, en Germanie, en Thrace, en Dalmatie jusqu’en Gaule et en Hispanie).
Les informations, plutôt fragmentaires, qui existent sur le culte de Mithra concernant sa pratique sont principalement basées sur l'iconographie qui décorait les mithræa (les lieux de culte).
Il n’existe en effet pas de traces écrites de cette religion puisqu’elle était basée sur une transmission orale comme dit plus haut (pour ceux qui ont suivi).
Le lieu de culte:
Le culte de Mithra s'exerçait dans des temples nommés mithræa (au singulier, mithræum).
Ces endroits étaient au départ des grottes naturelles, et plus tard des constructions artificielles les imitant, obscures et dépourvues de fenêtres.
Ils étaient exigus, la plupart des mithræa ne pouvaient pas accueillir plus de quarante personnes.
Le symbolisme de la grotte y est réellement déterminant, contribuant à l'atmosphère mystérieuse de ce culte initiatique aussi bien qu'à l'attente de surnaturel qui la caractérise.
Ces sanctuaires étaient installés dans des lieux creusés dans le tuf ou imitant des cavités rocheuses naturelles, dans des constructions souterraines pré-existantes telles que des citernes, des cryptes, des entrepôts, des bains, des cryptoportiques, des chambres de stockage souterraines, d'anciennes tombes étrusques, mais aussi des habitations privées : comme vous pouvez le constater, les bâtiments modifiés pour servir de mithræum étaient donc d'origine très variée.
Malgré l'existence de caractéristiques communes, les mithraea montrent une grande variété d'aménagement et de décor dans l'Empire, résultat de l'adaptation locale du culte.
Sur les 58 mithraea reconnus par l'archéologie, seulement 14 sont des constructions ex novo (nouvelles) et la grande majorité de ces sanctuaires sont donc des édifices préexistants convertis au culte mithraïque.
Les nouvelles constructions sont presque toutes situées dans les provinces occidentales (Bretagne, Gaule, Germanie). En Italie, où on trouve la plus grande concentration de mithraea (25 sanctuaires), un seul est une construction ex novo.
On a pu découvrir des mithræa dans beaucoup de provinces de l'Empire romain.
Certains furent plus tard convertis en cryptes sous des églises chrétiennes.
Leur diffusion géographique dans l'Empire dépend des installations militaires et des casernes mais on connaît quelques exemples d'implantation sans rapport avec le contexte militaire, comme le site de Notre-Dame d'Avinionet à Mandelieu par exemple.
Ces sanctuaires représentaient une grotte qui renvoyait au mythe de Mithra tauroctone et symbolisait le cosmos (d’ailleurs leurs plafonds voûtés étaient très souvent ornés d’une reproduction de la voûte céleste).
Dans un mithræum, on pouvait distinguer trois parties : l’antichambre ou pronaos dans laquelle les participants revêtaient l’habit cultuel, le spelaeum qui était une grande salle rectangulaire décorée de peintures et de deux grandes banquettes disposées le long de chaque mur pour les repas sacrés et, enfin, le sanctuaire à proprement parlé, au fond de la grotte (du spelaeum), dans lequel se trouvait l’autel et l’image (soit une peinture, soit un bas-relief ou bien encore une statue) de Mithra donnant la mort au taureau.
L’aménagement du sanctuaire était complété par une petite fosse pour recueillir le sang du sacrifice et des récipients pour l’eau lustrale.
D’ailleurs, en 2010, un mithræum a été mis à jour près d’Angers si vous voulez voir précisément à quoi cela pouvait ressembler et ce qu'on pouvait y trouver, n'hésitez pas à aller voir sur le site de l'INRAP.
Le récit mythique:
Selon le récit que l'on a pu reconstruire à partir des images des mithraea et de quelques témoignages écrits, le mithriacisme repose sur une conception mythique de l’univers.
En effet, pour combattre le mal, présenté sous la forme d’une sécheresse qui détruit la vie, le dieu Mithra naquit d'une pierre (la petra generatrix) armé d’une torche et d’un glaive.
C’est à lui de veiller sur l’ordre du monde, d’assurer sa survie en luttant contre les esprits mauvais, en le sauvant de la sécheresse, de la soif, de la mort des troupeaux.
Il va en effet miraculeusement procurer de l’eau en faisant jaillir une source d’une paroi rocheuse. Il rencontre ensuite un taureau (le taureau primordial) paissant dans les montagnes, dont le sacrifice redonnera au monde sa force vitale. Il saisit donc le taureau par les cornes et le chevauche jusqu’à épuisement, à ce moment là le dieu l’attache par ses pattes arrières et le charge sur ses épaules : le voyage de Mithra avec le taureau sur ses épaules est appelé le transitus.
Quand Mithra arriva dans la grotte, un corbeau envoyé par le Soleil lui annonça qu'il devait faire un sacrifice, et le dieu, soumettant le taureau, lui enfonça le couteau dans le flanc.
La mise à mort du taureau attira alors un serpent et un chien qui burent le sang jaillissant de la plaie, tandis qu’un scorpion (parfois un crabe) pinça les testicules de l’animal pour en absorber la semence.
Le sang, comme la semence, sont des principes vitaux qui vont permettre la régénération du monde.
Une autre version dit que du blé sortit de la colonne vertébrale du taureau, et du vin de son sang. Sa semence, recueillie par la lune, produisit des animaux utiles aux hommes. Arrivèrent alors le chien qui mangea le grain, le scorpion qui serra les testicules du taureau avec ses pinces, et le serpent.
Ce récit a pour thème principal la fertilité, ce qui explique la large diffusion du culte durant toute l’Antiquité, même auprès de certains empereurs tels que Trajan, Commode, Constantin et Julien.
Cette victoire est célébrée par un grand banquet où sont présents le Soleil et Mithra. Ce dernier est devenu Sol invictus, Soleil à la fois invaincu et invincible, et monte vers le ciel en char solaire.
Dans l’iconographie, Mithra est souvent accompagné par des personnifications du Soleil et de la Lune ainsi que par les Dadophores (les porteurs de torches) : Cautès, placé à gauche, sous la représentation du Soleil, porte une torche levée et Cautopatès, à droite et sous la Lune, baisse la sienne vers le sol.
L’un est le soleil levant, l’autre, le soleil couchant et Mithra occupe la place intermédiaire.
Ces figures renvoient au déroulement du temps et rappellent l’importance de l’astrologie dans le culte.
Plutarque définissait d'ailleurs Mithra comme le médiateur entre lumière et ténèbres, entre Soleil et Lune, entre été et hiver.
Et, de même, les paysans des Georgiques de Virgile obéissaient sur terre à la volonté exprimée par les astres : pour tous, Mithra représentait l’ordre universel.
D’ailleurs, certaines peintures montrent Mithra transportant un rocher sur son dos, comme Atlas dans la mythologie grecque, et/ou vêtu d'une cape dont le côté intérieur représente le ciel étoilé.
Près d'un mithræum proche du Mur d'Hadrien, on trouva une statue de Mithra en bronze sortant d'un anneau zodiacal en forme d'œuf qui est aujourd'hui conservée à l'Université de Newcastle. Une inscription trouvée à Rome suggère que Mithra pourrait s'identifier au dieu primordial de l'orphisme, Phanès, qui surgit de l'œuf cosmique à l'origine du temps, engendrant l'univers.
Cette opinion est renforcée par un bas-relief du Musée d'Este, à Modène, où l'on voit Phanès surgissant d'un œuf, entouré des douze signes du Zodiaque, dans une image très similaire à celle conservée à Newcastle.
Une des images centrales du culte de Mithra est la « tauroctonie », qui représente le sacrifice rituel du taureau sacré par Mithra. Cette représentation présente des éléments iconographiques constants : Mithra apparaît coiffé du bonnet phrygien et regarde sa victime avec compassion ; incliné sur le taureau, il l'égorge avec un couteau de sacrifice, près du taureau se trouvent le scorpion, le serpent et le chien. Parfois apparaissent aussi un lion et une coupe. L'image est encadrée des deux porteurs de torches, Cautès et Cautopatès. La scène paraît située dans une espèce de grotte, qui peut être la représentation du mithræum lui-même ou la représentation du cosmos (suivant les interprétations).
Franz Cumont, auteur d'une étude sur la religion de Mithra, interprète cette image à la lumière de la mythologie iranienne.
Il relie l'image avec des textes qui se réfèrent au sacrifice (tauroctonie) d'un taureau par Ahriman, le dieu du mal ; des restes sanglants du taureau vont naître plus tard tous les êtres.
Selon l'hypothèse de Cumont, Mithra aurait été ensuite substitué à Ahriman dans le rapport mythique, et c'est sous cette forme qu'il serait arrivé en Méditerranée orientale.
David Ulansey, propose lui une explication radicalement différente de l'image de la tauroctonie, basée sur le symbolisme astrologique. Selon sa théorie, Mithra est un dieu si puissant qu'il est capable de transformer l'ordre même de l'Univers.
Le taureau serait donc le symbole de la constellation du Taureau. Au début de l'astrologie, en Mésopotamie, entre le 4000 et le 2000 av. J.-C., le Soleil était au niveau du Taureau pendant l'équinoxe de printemps. À cause de la précession des équinoxes, le Soleil se place durant l'équinoxe de printemps dans une constellation différente tous les 2160 ans à peu près, ainsi il passa dans le Bélier vers l'an 2000 av. J.-C., marquant la fin de l'ère astrologique du Taureau.
Le sacrifice du taureau par Mithra symboliserait ce changement causé, selon les croyants, par l'omniprésence de leur dieu. Cela expliquerait aussi les animaux qui figurent sur les images de la tauroctonie : le chien, le serpent, le corbeau, le scorpion, le lion, la coupe et le taureau qui s'interprètent en tant que constellations du Petit Chien, de l'Hydre, du Corbeau, du Scorpion, du Lion, Verseau et Taureau, toutes placées dans l'équateur céleste pendant l'ère du Taureau.
L'hypothèse expliquerait aussi la profusion d'images zodiacales dans l'iconographie mithraïque. La précession des équinoxes fut découverte et étudiée par l'astronome Hipparque au IIe siècle av. J.-C. ce qui correspond avec l’apparition du culte mithraïque.
Une autre interprétation considère que le sacrifice du taureau représente la libération de l'énergie de la Nature. Le serpent, comme dans le symbole de l'Ouroboros, serait une allusion au cycle de la vie, le chien représenterait l'Humanité, alimentant symboliquement le sacrifice, et le scorpion pourrait être le symbole de la victoire de la mort. Les deux compagnons de Mithra, Cautès et Cautopatès, représentant respectivement le lever et le coucher du soleil.
Pour les fidèles en tout cas, le sacrifice du taureau avait sans doute un caractère salutaire, et la participation aux mystères garantissait sûrement une sorte d'immortalité.
La fin symbolique de Mithra se termine par un grand banquet où Apollon va l’emmener sur son char: on peut donc en déduire qu'il apporte aux hommes l'espoir d'une vie au-delà de la mort, puisqu'il est accueilli au ciel par Apollon.
Rites et initiation:
Dans le culte de Mithra il existait sept niveaux d'initiation qui peuvent être mis en relation avec les sept planètes de l'astronomie de l'époque (la Lune, Mercure, Vénus, le Soleil, Mars, Jupiter et Saturne dans cet ordre) d'après l'interprétation de Joseph Campbell.
La majorité des membres arrivaient seulement au quatrième rang (Lion), et seulement quelques élus accédaient aux rangs supérieurs.
Les niveaux, connus grâce aux textes de saint Jérôme qui confirment certains écrits, étaient les suivants :
· Corax (« corbeau ») ;
· Cryphius (« occulte ») : d'autres auteurs interprètent ce rang comme Nymphus (« promis ») ;
· Miles (« soldat ») dont les attributs étaient la couronne et l'épée ;
· Leo (« lion ») : dans les rituels on présentait à Mithra les offrandes des sacrifices ;
· Perses (« Persan ») ;
· Heliodromus (« émissaire du soleil ») qui avait pour attributs la torche, le fouet et la couronne radiée (qui symbolise les rayons du Soleil) ;
· Pater (« père ») dont les attributs : le bonnet phrygien, le bâton et l'anneau, rappellent fortement ceux de l'évêque chrétien.
Il s'agit bien là d'une hiérarchie tout à fait caractéristique d'une organisation initiatique.
Les passages s'accompagnaient très certainement de la transmission de notions métaphysiques sous forme ésotérique.
Pendant les rites, les initiés portaient des vêtements aux couleurs vives et des masques d'animaux relatifs à leur niveau d'initiation comme le montrent les fresques du mithræum de Sainte Prisca sur l’Aventin.
Les femmes étaient exclues des mystères de Mithra mais il semble qu’il n’y avait pas d’âge pour les hommes et que des enfants y aient été admis.
La langue utilisée dans les rituels était le grec, mélangé à quelques formules en persan (très certainement incompréhensibles pour la majorité des fidèles), le latin s’y introduisit ensuite progressivement.
D’après l’iconographie mithraïque, il semble que le rôle principal du culte ait été un banquet rituel où l’on peut voir Mithra et Hélios (le Soleil) autour d’une table allongés sur la peau du taureau abattu. Cette scène peut encore une fois être rapprochée (d’une certaine manière) à l’eucharistie chrétienne.
Bien sûr, dans la plupart des traditions initiatiques, on retrouve ce type de réunion festive (l'agape par exemple).
Selon le témoignage du chrétien Justin, les aliments offerts durant le banquet étaient du pain et de l'eau; cependant les découvertes archéologiques montrent que c'était du pain et du vin, comme dans le rite chrétien.
Cette cérémonie se célébrait dans la partie centrale du mithræum dans laquelle deux banquettes parallèles offraient un espace suffisant pour que les fidèles puissent s’étendre, suivant la coutume romaine.
Les corax remplissaient la fonction de serveurs des nourritures sacrées. La nourriture prise lors de ces banquets permettait une régénération aussi bien physique que spirituelle.
Il est très probable que la cérémonie comprenait le sacrifice d’animaux et que le feu et l’eau y jouaient un rôle très important.
La statue du Tauroctone (la mise à mort du taureau) remplissait très certainement un rôle primordial dans les rites bien que celui-ci ne soit pas très clair aujourd’hui.
Dans certains mithraea on a découvert des piédestaux tournant permettant de montrer et/ ou de cacher l’image divine aux fidèles: les premiers effets spéciaux en somme!
Ces rites d’initiations s’appelaient sacramenta (sacrements).
L’un d’eux était un baptême par le sang de taureau : le taurobole, qui se pratiquait d’ailleurs dans d’autres religions orientales.
Il y avait également un baptême avec de l’eau pure et des onctions sur le front faites avec du miel.
On consacrait aussi, au moyen de formules, le pain et le vin qui étaient ensuite distribués aux fidèles. À chaque niveau d'initiation correspondait un rituel.
Grâce à Tertullien, on connaît celui de l'initiation du « Soldat » (Miles) : le candidat était « baptisé » (probablement par immersion), il était marqué au fer chaud et enfin on le mettait à l'essai avec le « rite de la couronne » (le néophyte devait laisser tomber la couronne dont on l'avait coiffé, en proclamant que c'était celle de Mithra).
Une autre épreuve de l’initiation était l’endurance au feu et au froid. L’adoption des nouveaux initiés se terminait par un serrement de main solennel avec le Pater et les autres initiés.
Les mystères de Mithra comportaient pour les candidats un décès fictif.
D’après l’Histoire Auguste, l’empereur Commode aurait souillé le culte par un vrai homicide (certainement à l’origine des rumeurs de sacrifices humains). Cette affirmation est cependant à prendre avec des pincettes vu l’hostilité des sénateurs envers leur empereur.
La naissance de Mithra était commémorée le 25 décembre (coïncidant à peu près avec le solstice d’hiver et présentant une autre similitude avec le christianisme, est-il utile de le préciser?)
Les 16 de chaque mois étaient sacrés également et les adeptes de Mithra louaient également le dimanche, jour du Soleil (nouvelle similitude avec le dimanche chrétien « jour du Seigneur »).
Le culte de Mithra et les empereurs romains:
Si le mithracisme n’est pas reconnu comme religion officielle à Rome, il va peu à peu se diffuser dans les sphères proches du pouvoir et bénéficier de la bienveillance des empereurs.
Néron (54-68) se fit initier aux mystères de Mithra. Trajan (98-117) pratiqua avec régularité son culte et Commode (180-192) fut également initié (mais à titre privé).
Sous Septime Sévère, à la fin du II ème siècle, une inscription atteste qu’un affranchi de la maison de l’empereur, la domus augustana, fut sacerdos invicti Mithrae (prêtre de Mithra l’invincible). Getta et Caracalla, les successeurs de Septime Sévère, furent eux aussi favorables à cette religion.
Cependant, même si le mithracisme bénéficie de l’intérêt de la maison impériale, il ne devient pas un culte public en tant que tel.
Certes Aurélien fait promouvoir le culte de Sol invictus et fait édifier un temple au Soleil sur le Champ de Mars, mais rien ne permet l’assimilation entre les cérémonies secrètes des adeptes de Mithra et ce culte solaire.
Il faudra attendre le tout début du IV ème siècle pour que Dioclétien, Galère et Licinius attribuent à Mithra le nom de fautor imperii sui (le protecteur de l’Empire).
Et encore, ce n’est pas à Rome mais à Carnuntum, capitale de la province de Pannonie. C’était une façon pour ces empereurs de s’assurer la fidélité des légions en mettant à l'honneur "leur" dieu.
La conversion de Constantin (306-337) au christianisme arrête un moment la croissance du culte de Mithra qui reprendra une force nouvelle lors du règne de Julien dit l’Apostat (361-363).
Enfin, l’édit de 391 sous l’empereur Théodose (379-395) interdit tous les cultes païens et les sacrifices sous peine de mort, tournant ainsi une page de l'Histoire.
Au Vème siècle, le mithracisme finit donc par disparaître avec tout le paganisme, non sans laisser de profondes traces dans l’esprit des populations.
Il est à noter cependant que le mithracisme est toujours pratiqué en Iran, ainsi qu’au sein de la société ésotérique zoroastrienne de la communauté de Bombay.
Les adeptes continuent donc à se transmettre les mystères depuis 2500 ans.
Voilà un résumé de ce que mes recherches m'ont permis de découvrir en 2010, maintenant, il y a encore beaucoup de choses à dire sur ce sujet: les similitudes avec le christianisme et les raisons de la "guerre" qui s'était développée entre les deux religions par exemple.
A voir si j'aurais le courage de me replonger dans le sujet pour en faire un autre article, qui complèterait celui-ci.
Sources:
Wikipédia, « Les initiés du culte de Mithra » (article paru dans le Histoire Antique et Médiévale de l’été 2010), site de l’INRAP, Musagora éducation, LAM








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